Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Jeanne d'Arc de George Bernard Shaw

15 Juin 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées

Je regardais hier "Saint Joan" d'Otto Preminger avec Jean Seberg (1957) transposition à l'écran de la pièce de George Bernard Shaw qui est en intégralité ci-dessous.

Selon George Bernard Shaw (dont l'intégralité de la pièce peut aussi être vue sur You Tube) ,la Pucelle était "la plus insigne sainte guerrière du calendrier chrétien et le plus bizarre des excentriques preux du moyen-âge. Bien que catholique de profession et fort pieuse et en dépit de son projet d'une croisade contre les Hussites, elle était en réalité la première des martyrs protestants. Elle était également l'un des premiers apôtres du nationalisme et la première parmi les Français à pratiquer dans la guerre le réalisme de Napoléon, contrairement au jeu chevaleresque de son temps, avide de rançons. Elle a ouvert les voies à la rationalisation du costume féminin et,, comme le fit deux siècles plus tard la reine Christine de Suède, ainsi que Catherine d'Erauso et d'innombrables héroïnes inconnues qui se déguisèrent en homme pour servir comme soldats ou marins, elle refusa d'accepter le rôle réservé aux femmes et s'habilla, combattit et vécut comme les hommes. "

Par là Shaw signifiait qu'elle était capable de porter Dieu contre toutes les censures sociales, y compris celle de l'Eglise. On dit que la pièce publiée en 1924 (quatre ans après la canonisation) et fit beaucoup pour faire canoniser l'héroïne tandis qu'un comité d'intellectuels catholiques à Londres (la Saint Joan's Alliance - parmi eux des personnalités très estimables comme Hilaire Belloc) se mobilisait pour financer un mémorial expiatoire du crime commis par les Anglais à Rouen.

On ne peut regarder le film sans une grande émotion. Le personnage de Jeanne y est fidèle à ce qu'on connaît d'elle. C'est d'autant plus touchant qu'il est incarné par Jean Seberg qui alors n'avait pas 19 ans. A l'époque la critique la trouva un peu trop "cutie". Aujourd'hui on voit les choses bien différemment, car elle fut elle-même une sorte de Jeanne d'Arc, à sa manière, et mourut en martyre - elle ignorait alors que cela finirait ainsi. Sur les planches, vingt ans plus tôt, c'était Katharine Cornell, la reine du théâtre américain (celle dont on faisait des statues), qui tenait ce rôle à New-York.

Je ne puis être indifférent non plus au fait que Graham Greene sur lequel je travaillais beaucoup l'an dernier, et qui avait un rapport si complexe à Dieu et à la révélation chrétienne, ait écrit le scénario.

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article